Le chemin des oratoires
Souvent situés en bordure d'un chemin ou d'un mur d'enceinte, les oratoires visibles de nos jours à Cassis, sont au nombre de onze.
Construits en pierre de taille ou en maçonnerie, composés d'un pilon et d'une niche ogivale, parfois même de plein cintre, ils sont surmontés généralement d'une croix en fer forgé, et certains d'entres eux abritent encore une statue qui témoigne d'une dévotion particulière, soit à la Vierge, soit à l'Enfant Jésus, soit à tel ou tel Saint : Saint Lazare, Premier Evêque de Marseille, Saint Vincent, Patron des Vignerons, Saint Antoine de Padoue, Saint Charles Borromée...
L'église Saint-Michel
Pendant longtemps, la chapelle installée à l'intérieur du château constituait le seul site " religieux " de la ville. C'est au XVI° siècle qu'il a été décidé de construire une véritable église à Cassis. La première fut construite en 1521 dans l'enceinte du château, elle était déjà consacrée à l'Archange Saint Michel et à Notre Dame de l'Assomption.
Au XVIIème siècle, avec l'extension du village au pied du château, la ville entrepris la réalisation d'une deuxième Eglise, plus proche et plus vaste en bordure de l'actuelle Place Baragnon. Elle ne fut achevée que 100 ans plus tard et son implantation sur un sol instable et exposé aux inondations s'avéra vite désastreuse.
Enfin, en 1859, on décida de rebâtir l'Eglise sur un site plus élevé et plus stable, malgré l'opposition de certains paroissiens qui répugnaient à s'écarter du centre-ville, à l'emplacement d'une ancienne chapelle des Pénitents Noirs. C'est donc historiquement la 3ème Eglise de Cassis.
De style Roman à trois nefs, réalisées en pierre de Cassis, elle fût consacrée en 1867.
Les chapelles
Dépendante de l'évêque de Marseille, Cassis a vu s'édifier, à côté de l'église paroissiale de nombreux oratoires et un nombre important de chapelles dont certaines ont complètement disparu
- Les deux édifices consacrés à Saint-Clair : l'un près du port, l'autre au Plan
- L'édifice consacré à Saint-Barthélemy : dans l'actuel quartier de la gare
- L'édifice dédié à Sainte-Madeleine : dans le quartier de l'Arène.
D'autres ont changé d'affectation
- La vieille chapelle Saint-Michel : au château
- La chapelle Saint-Pierre : sur le port, devenue l'actuel tribunal de pêche Prud'homie
- Celle de Notre-Dame de l'Espérance transformée en restaurant : au 5 boulevard Lamartine
Aujourd'hui, il subsiste quatre édifices
- La chapelle située au premier étage de l'Hôtel de Ville
- La chapelle Sainte-Anne : rue de Belloy
- La chapelle Sainte-Croix de Jérusalem : sur une hauteur au milieu des pins, c'est une propriété privée mais chaque année, le 14 septembre, elle s'ouvre au public lors de " l'Exaltation de la Sainte-Croix "
- La chapelle de Port Miou ou Notre Dame de Santé.
La chapelle Notre Dame de Santé
Située à l'extrémité de la Presqu'île, la chapelle est dédiée à la Vierge patronne et protectrice de Cassis, érigée à la suite du voeu fait en 1649, quand la peste sévissait à Marseille. Elle fut démolie en août 1845 car elle gênait l'exploitation de la carrière. La nouvelle chapelle fût construite en 4 mois et bénite le 4 juin 1848.
Elle abrite au fond d'une niche une statuette en albâtre représentant Marie et l'enfant Jésus. Comme beaucoup de sculptures anciennes, elle n'est taillée que d'un côté, le dos étant resté à l'état brut. Une caractéristique rare de cette oeuvre, est que Marie et l'enfant Jésus ont le visage tourné l'un vers l'autre, alors que dans la plupart des cas, Marie oriente l'enfant Dieu vers le monde.
Vers 1600 déjà, cette statuette était invoquée sous le vocable de Notre Dame de Bon Voyage. Les pêcheurs quittant le port, la saluaient à la hauteur de la presqu'île de Port Miou où se trouvait à l'époque, son modeste sanctuaire.
Elle devînt Notre Dame de Santé en 1720 lors de la grande peste : la population fît le voeu d'aller en procession le premier dimanche de juillet chaque année pour demander sa protection.
Durant la révolution, la statue fût cachée dans un des murs de la chapelle. Après la révolution, la chapelle gêna l'exploitation de la carrière de pierre. Il fallut donc la déplacer. Les Cassidens savaient bien que la statue était cachée dans l'un des murs de la chapelle mais plus personne ne se souvenait de l'endroit exact !
Redécouverte en 1847, elle garde les traces de ce long séjour. Cette statuette est exposée à l'église et présentée aux paroissiens au moment de la messe du voeu. La nouvelle chapelle fût bénite en juin 1848 et depuis sa restauration elle est en bon état.
Depuis 1720, chaque année, le premier dimanche de juillet a lieu la procession solennelle qui part à 4 heures du matin de l'église pour se rendre à la Notre Dame de Port Miou. Arrivés au Bestouan, les pèlerins, toujours très nombreux de nos jours encore, font une absoute pour les morts inhumés au moment de la peste. En arrivant à la chapelle, la statuette de la vierge est exposée et une messe est célébrée.
La chapelle de Sainte Croix en Jérusalem
Sainte Croix en Jérusalem est le titre de la gracieuse Chapelle ogivale, qui s'élance vers le ciel sur la crête d'une colline dominant la ville de Cassis, sur une propriété privée.
Le monument actuel a été construit sur les ruines d'une vieille chapelle, dont il serait difficile de fixer l'origine mais qu'on est fondé à croire très ancienne, puisque déjà le 9 juillet 1677, le conseil de la commune votait des réparations " à l'Hermitage de Sainte Croix ". Elle est détruite pendant la révolution de 1789, puis rétablie en 1850 à Cassis. En Février 1988, la foudre qui s'est abattue sur la chapelle a causé de gros dégâts ; depuis sa dernière restauration elle est en bon état.
Chaque année, le 14 septembre, elle s'ouvre au public lors de " l'Exaltation de la Sainte-Croix " permettant ainsi aux visiteurs d'admirer cet élément du patrimoine local.
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