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Les bâtiments communaux historiques

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L'Hôtel de Ville

C'est au début du XVIIème siècle que Désiré de Moustiers, ancien consul de Marseille, fit l'acquisition du terrain de l'actuel Hôtel de ville. Les cadastres de  1616 et 1625 reconnaissent aux Moustiers une grande maison entourée de murailles avec deux jardins donnant sur la place " Notre Dame de la Mer " (actuelle place Baragnon).
La demeure est acquise en 1712 par Louis de La Malvillière qui la cède deux ans plus tard à Pierre de Garnier, type du " bourgeois gentilhomme " local, enrichi par le commerce du corail et titulaire d'une charge de " secrétaire du roi au Parlement d'Aix " qui lui ouvre les portes de la noblesse de " robe " .
Le nouveau propriétaire a son portrait au-dessus de la cheminée du salon d'honneur situé au premier étage et réservé notamment aux mariages. Il a été deux fois consul de la commune en 1733 et 1742.
Son fils François-Xavier a occupé cinq fois la même fonction entre 1753 et 1774 puis a été Maire en 1793 avant d'être guillotiné à Marseille le 4 janvier 1794 avec cinq conseillers municipaux.
Vendu comme bien national à un certain Jean-Joseph Maurachon, l'immeuble revient en 1815 à Louis César, Marquis de Fontblanche qui avait épousé la fille du guillotiné, Françoise de Garnier, pour passer ensuite dans les familles Villepeys et de Chanterac.

En 1938, la municipalité dirigée par Augustin Isnard achète la propriété flanquée d'un grand parc pour y établir le nouvel Hôtel de Ville.
L'installation se fit progressivement à partir de 1945. Un certain nombre de travaux furent entrepris pour aménager les locaux.
En 1984 sur intervention de la municipalité Rastoin, sont classés parmi les monuments historiques : le salon d'honneur qui a perdu les cuirs de Cordoue qui le tapissaient, mais qui a conservé le plafond à caissons, la cheminée " Renaissance " surmontée du tableau déjà cité et quelques peintures sur les murs ; La chapelle située actuellement derrière le bureau du Maire dont la construction date de 1649 avec son plafond décoré et sa pierre d'autel surmonté d'un crucifix ancien.
Sont également classés à l'inventaire supplémentaire : les façades avec les fenêtres Louis XIII, les toitures, ainsi que la cour caladée, le hall d'entrée et l'escalier avec sa rampe à balustres.

De 1985 à 1988, la municipalité décide d'adapter radicalement les bâtiments à leur nouvelle destination. Ces travaux ont aussi permis de mettre en évidence la présence de vestiges datant sûrement du moyen âge, actuellement visibles sous les dalles en verre dans la salle du rez-de-chaussée.

l' hotel de ville

La Villa Ariane

La bibliothèque municipale était dans la première partie du XX° siècle un hôtel, qui portait alors le nom de " beau Site ". Il fut construit par la famille Bonardi.

En 1963, cette propriété est rachetée par la famille Cathinaud. Cette famille aimait beaucoup l'Italie, où ils se rendaient fréquemment, ce qui explique les fresques des arcades qui donnent à la villa un petit côté " palladien ". Aussi, sur le toit se trouvaient des statues représentant neuf muses. A ce jour, elles ne sont plus que six, réalisées par l'artiste Renata Gill aux environs de 1996.

En  1991, dans le but de prolonger le Centre culturel, la municipalité fit acquisition des locaux. Dans ce bâtiment, qui s'étend sur trois niveaux, se trouvent donc actuellement la bibliothèque municipale ainsi que l'école de musique. Le dernier étage est consacré aux jeunes enfants. Elle possède un jardin avec au milieu un bassin et dans le fond, un amphithéâtre.
Outre la consultation et le prêt de livres et de CD, la bibliothèque organise de nombreuses expositions, des ateliers pédagogiques et des manifestations à thème, qui se déroulent lorsque le temps le permet dans le joli jardin adjacent.

La villa Ariane

Le Musée Municipal Méditerranéen d'Arts et Traditions Populaires

Il est situé entre le jardin public, la place Baragnon et la rue Xavier d'Authier. Son emplacement correspond au presbytère de l'ancienne église paroissiale. Il avait été construit à partir de juillet 1704 par le sieur Barthélemy Bêraud, maître-maçon. Jusqu'à la révolution il servit de résidence au clergé plus nombreux qu'aujourd'hui  (curé, vicaire, sacristain…). Vendu comme bien national en 1792 il revint à sa destination primitive en 1829. Délaissé après la première guerre mondiale au profit de l'actuel presbytère situé rue de l'abbé Paul Mouton, il devait devenir en 1942 le siège de la brigade de gendarmerie. Mais les représentants de l'ordre le quittèrent  en 1971 pour de nouveaux bâtiments situés route de la Ciotat. Quelques années plus tard, après destruction du 3ème étage, réfection de la toiture  et " toilettage " de l'intérieur, l'immeuble devint la Maison de Cassis inaugurée le 1er février 1980.

Il comprenait alors :

  • au rez-de-chaussée, l'office du tourisme et la bibliothèque ;
  • au 1er étage, le musée.

 

Depuis la bibliothèque a été transférée à la Villa l'Ariane et l'Office municipal du tourisme est allé s'installer dans la partie basse de l'Oustau Calendal.

Désormais le Musée reste seul pour occuper l'ensemble du bâtiment.

Il convient de rappeler que son origine remonte à une donation faite en 1910 à la Ville de Cassis par Marius Guindon, artiste peintre de talent (1831-1918). D'abord logé dans l'ancien Hôtel de Ville (actuelle Maison de l'Europe et de la Vie Associative) il s'était installé dans l'actuelle mairie en 1939 avant d'être transféré dans son site actuel fin 1979.
Entre temps, il s'est enrichi d'œuvres de nombreux autres peintres parmi lesquels on peut citer Boze, Chauvier de Léon, Cornellier, Coste, Coulange-Lautrec, Edmond et Henry Crémieux, Hobi, Kundera, Pierre Marseille, Etienne Martin, Charles Pellegrin, Raphaël Ponson, René Seyssaud et Félix Ziem.
Il a recueilli aussi de nombreux vestiges du Carsicis Portus antique : monnaies massaliotes et romaines, poteries, amphores, fragments de mosaïques ainsi qu'un cippe du premier siècle de notre ère dédié à la déesse protectrice de Cassis (Tutelae Carsitanae).
Parmi les entrées contemporaines, on peut signaler un " Buste de San Sébastien après le martyre " du sculpteur cassiden Michel Frosini et un tableau religieux de Reynaud le Vieux datant du milieu du XVIIème siècle, venant de la chapelle Sainte Anne et restauré depuis peu par les soins de la municipalité, ainsi qu'une œuvre de Chauvier de Léon, acquise en 2006 par la municipalité.

La convention signée en 2010 avec le Département de Recherches Archéologiques Sous-Marines  de Marseille a permis d'enrichir l'exposition archéologique et ainsi est né le département " Sur les traces du Cassis antique ", une exposition permanente ouverte au public depuis juin 2010.

Signalons aussi que le musée organise régulièrement des expositions ainsi qu'un cycle annuel de conférences et des ateliers pédagogiques.
Des visites guidées et commentées sont proposées aux touristes ainsi qu'aux groupes.

Depuis sa création en 1910, six conservateurs ont assuré l'enrichissement des collections, leur préservation et leur mise en valeur :

  • Emile Trinquier, 1910
  • Auguste Berengier, 1936
  • Victor Coulomb, 1974
  • Christiane Vivanti, 1984
  • Robert Ode, 1991
  • Michael Pretina, 2010
  • Jean Claude CAYOL, 2012


L'association des Amis du Musée Municipal de Cassis, loi 1901, qui regroupe plus de 150 membres, participe avec l'implication de ses bénévoles aux différentes manifestations du musée et à l'entretien des collections.

Le Musée Municipal Méditerranéen d’Arts et Traditions Populaires

L'hôtel Martin Sauveur

On peut vraisemblablement situer l'origine de l'Hôtel Martin Sauveur au XVIIè siècle. Il appartenait à l'ensemble des maisons bourgeoises édifiées à cette époque dans ce qui était alors l'amorce du nouveau quartier “Mazarin” de Cassis qui devait être tracé entre la “Grand' rue” (avenue Victor Hugo) et la Chapelle des Pénitents Noirs (emplacement de l'actuelle église paroissiale). Le nom de Mazarin devait en être donné par analogie avec le quartier contemporain qui s'étend au sud du cours Mirabeau à Aix, et qui présente aussi une grande régularité de tracé orthogonal avec une qualité urbaine toutefois plus aristocratique.
Il s'agissait souvent de maisons d'armateurs ou de négociants dont certains s'étaient réfugiés à Cassis lors de la dictature marseillaise de l'ultra–ligueur Casaulx. Ils ont par la suite abandonné ce quartier pour Marseille, une fois la paix revenue, soit plus tard à cause de la peste de 1720 car Cassis n'était pas équipé d'un lazaret.
L'immeuble a abrité l'Hôtel de Ville pendant deux siècles jusqu'en 1939 date de l'achat de l'Hôtel de Moustier où celui-ci est aujourd'hui situé.
C'est ici qu'a été créé en 1910 le Musée de Cassis par Emile Trinquier, premier Conservateur, grâce à un don de 47 toiles de la collection personnelle de Marius Guindon (peintre – sculpteur 1831-1918).
Par la suite les locaux ont été affectés à l'administration municipale au-rez-de-chaussée (Police, Impôts …), à usage associatif : les Amis de l'Instruction Laïque au premier étage et à des logements de fonction au second.

Le principal intérêt de cet hôtel réside dans quelques parties de qualité dont certaines sont conservées depuis sa construction. Ainsi son escalier animé par des niches en cul de four décorées à la coquille, abritant quatre statues d'inspiration florentine représentant les trois vertus théologales, et d'une quatrième “la Force” qui amorçait la série des quatre vertus cardinales. Cet escalier représente un exemple de " l'escalier de vanité " dont on trouve d'autres spécimens en Provence maritime et notamment à La Ciotat, mais qui respire ici un " parfum d'Albizzi " vieille famille florentine implantée à Cassis. Cette famille a-t-elle eu une influence sur ce bâtiment ?  Malheureusement les parties inférieures et supérieures de la cage ne sont pas parvenues jusqu'à nous dans leur état d'origine.

Son portail sur rue avec encadrement en pierre de La Couronne et porte à deux vantaux en noyer laisse imaginer qu'il a pu être reconstruit après la disparition du magasin en 1808 ; son style classique n'étant pas en concordance avec l'escalier nettement antérieur.
Le reste de la façade et de l'immeuble lui-même avaient été modifiés et banalisés vraisemblablement à ce moment là en perdant probablement les fenêtres à meneaux caractéristiques de l'époque antérieure, en Provence.

  • La porte Meva
  • Les escaliers Meva

La Villa Madie

Construite de 1922 à 1925, elle a pour premier propriétaire une certaine Madame de Blégier qui la vend en juin 1929 à deux résidents d'origine australienne Monsieur Berkeley Fairfaxe et sa femme Agnès Maud née Philips.
En octobre 1946 elle devient la propriété de Georges Kahn, négociant, puis en octobre 1953 de Madeleine Reggio qui épousera ensuite Frédéric Gaymard.
Le nom de cette demeure peut s'expliquer par une contraction des prénoms d'au moins deux de ses propriétaires : Maud et Madeleine sans parler du fait qu'elle se situe au-dessus de la partie de l'anse du Corton qui porte aussi le nom de Sainte Magdeleine et qui a servi à baptiser la villa et le vignoble voisin.

En 1987, la mairie l'achète avec un projet d'installation de base maritime.
A cette date, l'administration des domaines consultée signale que la propriété s'étend sur 8452m² avec deux parties bien distinctes :

  • un parc arboré, 
  • Le reste du terrain correspond à une ancienne vigne formant un quadrilatère à l'état d'abandon.

 

C'est cette seconde partie qui a été aménagée pour donner naissance au parking du Pignier. Quant à l'habitation ancienne " maison de campagne donnant sur l'avenue du Revestel à l'est ", elle est présentée comme " presque entièrement restaurée, sauf pour le sous-sol comprenant " des caves, un garage et le logement du gardien-jardinier.

Au printemps 2006 elle a été mise à disposition d'un restaurateur : Jean-Marc Banzo, propriétaire du Clos de la Violette à Aix en Provence, établissement obtenant régulièrement depuis plusieurs années 2 étoiles au guide Michelin, qui s'est vu accorder un bail emphytéotique de 25 ans et y a créé le restaurant La Villa Madie.

La villa Madie

La Villa Mauresque

Etablie sur une tour médiévale postérieure à l'enceinte fortifiée du château, elle a été construite dans le premier tiers du XXème siècle dans un style correspondant au goût oriental de l'époque  (cf. avenue de la Viguerie la Villa Rastoin-de Lombardon ).
La tour aménagée, appuyée  sur le mur d'une ancienne fortification, rehaussée et transformée avec un clocheton, est devenue une sorte de minaret justifiant le nom.
Le maître d'oeuvre en a été un architecte américain tombé amoureux de Cassis, Edouard Antoine Montgomery, célibataire un peu fantasque, amateur d'art et de whisky qui avait acheté l'ensemble de la colline du château et qui mourut à San Francisco en juillet 1943.
En 1930, il avait, par testament, laissé le domaine en héritage à ses deux soeurs, mais par un codicille datant du 27 juillet 1932 il légua la nouvelle demeure et le " Château " à l'un de ses employés Louis Peuch. Celui-ci vendra le tout, en novembre 1950 au " syndicat des prêtres de Marseille " (c'est-à-dire, par un curieux retour des choses à l'Eglise) représenté par Monseigneur GROS, vicaire général. L'évêché ayant besoin d'argent revendit l'ensemble en juillet 1963 à Monsieur Eugène de Bernière industriel et Mme Jacqueline Hauvette son épouse.

En décembre 1976, la villa Mauresque est vendue à un marchand de biens, Smadja, qui la revend en décembre 1979 à la municipalité de Cassis.

La villa Mauresque

L’usine à fer du Bestouan

Située au fond de l'anse du Bestouan, elle est un bon exemple "d'archéologie industrielle " du Second Empire. Bien avant Fos-sur-Mer, elle constitue une tentative de " sidérurgie au bord de l'eau ".

Le terrain fut acheté en mai 1856 par une société formée par un ingénieur des mines Louis Voulland et un commerçant marseillais Félix Roger. Ce dernier était propriétaire d'une concession minière en Espagne dans la province d'Alméria. Moyennant un débarcadère, le lieu choisi était accessible aux bateaux de haute mer et le port constituait  un abri tout proche.
Le chantier de construction de l'usine débuta dès l'été 1856. La carrière voisine offrait les matériaux nécessaires – pierre et probablement la chaux du four construit à proximité.
Sur les trois hauts-fourneaux prévus, un seul était achevé lorsque le décret impérial d'autorisation fut promulgué le 23 novembre 1857. Mais la fatalité a voulu que le début de l'exploitation survienne en pleine crise économique, restreignant les débouchés et faisant choir le prix de la fonte. Le coût des transports et le traité de libre-échange avec l'Angleterre augmentant les difficultés.
Dès 1858, Louis Voulland démissionne. Le 7 novembre 1861, la liquidation est prononcée. Acquise en adjudication sur une banque parisienne l'usine sera totalement dépouillée entre 1862 et 1866. La charpente sera démontée transformant le lieu en ruines artificielles.
Il subsiste néanmoins encore aujourd'hui deux logis, des murs au pied d'une falaise, une porte plein cintre encadrée de deux fenêtres en hémicycle, des corbeaux de pierre et surtout une cheminée haute de 33 mètres, composée pour ¾ de pierre de Cassis et le ¼ restant de brique qui la gaine aussi intérieurement.

Ce lieu remarquable, empreint de l'histoire locale, devrait faire l'objet d'une remise en état. Des réflexions sont actuellement conduites pour envisager sa destination définitive. Il pourrait à terme abriter un théâtre de verdure ou une salle de spectacle, mettant en valeur les vestiges du bâtiment, pour y accueillir une programmation d'artistes de renoms et de spectacles de grande qualité et un lieu de mémoire pour la mise en valeur des métiers d'antan notamment ceux autour de la pierre de Cassis.

L'usine à fer du Bestouan

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